Rénovation coûteuse

À moitié creusé dans la colline, le fort compte d’innombrables galeries, des casemates enterrées et de vastes pièces. 

Dominique Jacquemet, 70 ans, connaît la fonction et l’histoire de chacune d’entre elles. Lyonnais depuis trois décennies, il est l’un des membres fondateurs de l’Association des sites de Loyasse, créée au début des années 2000, mais aujourd’hui dissoute : « Je suis le dernier membre, les autres sont tous morts », lance cyniquement le septuagénaire. 

Depuis sa démilitarisation en 1947, plusieurs passionnés comme lui ont tenté de se battre pour remettre en état le fort, en vain. Aucun projet de rénovation, de réhabilitation ou même d’entretien n’a abouti. « Les élus n’y connaissent rien, ils ne s’y intéressent pas, ce n’est qu’une question d’argent. Il ne sert à rien pour eux », crache Dominique. Comme il est en très mauvais état, sa rénovation pourrait s’avérer, en effet, très coûteuse.

« Ce n’est pas notre priorité », confirme Sylvain Godinot, adjoint au Patrimoine de la Ville. Bien qu’il soit mentionné dans le projet du grand parc des Balmes, rien de concret n’est sur la table. « C’est le site où on est le moins avancé, il nécessite une mise en sécurité importante au vu de son mauvais état. Qui plus est, ce n’est pas celui qui suscite le plus l’intérêt des acteurs patrimoniaux », ajoute l’élu.

La priorité, le nettoyer

Pourtant le Comité d’intérêt local (CIL) de Vaise et ses membres continuent de se mobiliser. « Pour nous, la priorité, c’est de le nettoyer et d’enlever la végétation qui détruit les murs. L’urgence est de le sauvegarder », avertit Évelyne Colombet à la tête du CIL. Un dossier avait été monté quelques années en arrière, « tout était prévu, mais on a refusé notre proposition car c’est officiellement trop dangereux de rentrer à l’intérieur ». Les plus optimistes imaginent un parc ouvert aux habitants dans lequel les curieux pourraient sillonner entre les arbres et les ruines du fort.